La technique et le matériau communs des deux séries à suivre : "Têtes" et "Portraits", sont le crochet et le fil de coton.
Cette technique et ce matériau sont ancestraux, ils sont aussi peu nobles.
Il me paraissait intéressant de créer un lien avec la mémoire, la culture populaire et une expression artistique contemporaine.
Le crochet est une technique lente, peu physique, solitaire, très silencieuse et concentrée. Cela convenait parfaitement au processus de fabrication dans lequel je souhaitais me trouver.
Je tenais également à ce que cela se voit, se ressente une fois la série installée, ce qui concourt largement à l’expression des thèmes abordés dans ces œuvres.
Le principe de ces deux séries : des parties de corps à échelle humaine.
L’ensemble comme représentation d’une possible humanité, des pièces uniques comme représentation d'une possible singularité.
Chaque tête est prolongée de son cou, puis du fil qui la constitue et
enfin de la pelote contenant le fil encore disponible.
Je préserve la notion d’inachevé, à faire, à défaire ou en l’état.
Je laisse des vides, je dessine avec le fil et suggère un corps possible
perdu ou qui s’efface.
Je parle du lien : garder le fil et l’origine.
Je travaille la proximité par l'échelle humaine.
J’évoque quelques références : les bas reliefs, les espaces mémoriels.
Expositions
J’ai nommé cette série : « portraits », réels pour certains, imaginés pour d’autres et tous à échelle humaine.
J’ai conçu ces pièces uniques, consciente des multiples sens qui pouvaient y être associés.
J’ai mis ces portraits sous vitrine afin d’imposer une distance.
Je propose ainsi également un ensemble suggérant la collection.
J’évoque quelques références : collection muséale, médicale, ex-votos anatomiques (Temple d'Halatte, Sainte Agathe, Nosso Senhor do Bonfim et ses ex-votos en cire).